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Loys xi. 1489.

I Tem le nombre des Procureurs qui n’agueres iusques à present a esté et rencores est effrené en nostre Cour de l’Eschiquier, et ailleurs, en si grande. multitude, que les vns ne peuuent viure pour les autres, et tiennent tousiours les procez en longueur, à la grande foulle de nostre peuple, sera reduit à nombre competent, ainsi que par nostredite Cour de l’Eschiquier sera aduisé, et par les autres Iuges en leurs iurisdictions et ressorts : les gens de bien et suffisans retenus, et les insuffisans resequez et reiettez.

Notez qu’anciennement on n’estoit receu à plaider par Procureur, sinon par le benefice du Prince, comme on peut voir par le protocolle de chancellerie, où la première lettre est appelée Grace à plaider par Procureur. Tant estoit estimee chose vile et sordide de gaigner sa vie à poursuyure les causes d’autruy. Et encores telle grace ne duroit qu’un an, iusques à l’an 1528. que par ordonnance du Roy François. premier les procurations furent confermees iusques à ce qu’elles fussent reuoquees. Depuis est tellement creu le nombre des Procureurs, qu’à bon droict par lettres du Roy François donnees à Arques le 7. de Nouembre 1 5 4 4. a esté defendu qu’en ses Cours de Parlement, et autres ses iurisdictions quelconques, aucun soit d’orenauant receu à faire le serment de Procureur, outre ceux y estans lors receus, tant que par luy. autrement en soit ordonné : sur peine à ceux qui se feront receuoir, d’encourir en peine et crime de faux, pour le regard de tout ce qui seroit par eux fait pour les parties pour lesquelles ils aurovent occupé. Nentendant deroguer aux prerogatiues et authoritez ottroyees ausdites Cours, et à ses Iuges, de pouruoir ausdits estats de Procureurs, apres que le nombre des pourueus seroit diminué en telle manière que lesdites Cours vissent qu’il fust vtile et requis pour le bien public et expedition des causes, y en mettre d’autres, dont lesdites Cours aduertiront le Roy pour leuer et oster lesdites inhibitions et defenses. Pareilles defenses ont esté derechef faites par lettres du Roy François second données à Villiers-costerez le 9. d’Aoust 1559.