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ENRY par la grace de Dieu Roy de France et de Pologne, à tous presens et auenir, Salut. Apres le trespas de feu nostre tres-cher et tresamé grand oncle Charles Duc d’Alençon, estant ledit Duché dont il iouyssoit en appanage rétourné en cette nostre couronne, feu nostre tres-honoré seigneur et ayeul le Roy Fraçois sque Dieu absolu. voulant bien et fauorablement traitter tres-chere et tresamée grande tante la Royne de Nauarre sa seur vnique veufue de nostredit grand oncle, il luy auroit delaisse l’vsufruit dudit Duché d’Alençon auec mesmes prerogatiues d’Eschiquier et autres préeminences qu’auoit ledit Duc d’Alençon : dont elle auroit tousiours iouyiusques au iour de sont respas, qu’estant l’usufiuit. dudit Luché annexé et reuny auée la proprieté, seu nostre treshonoré scianeur et pere ( que Dieu absolue ) auroit suprimé et abolyles iurisdictions dudit Eschiquier et conseil dudit Alençon : et par arrest donné en son conseil priué le vintième iour de Iuin mil cinq cens cinquante dit declaré et ordonné que les sujets dudit Duché, pays, et bailliage d’Alençon, ensemble toutes et chacunes les causes, procez, querelles, et matieres ciuiles ou criminelles meiies ou à mouuoir par deuant les inges dudit pays et bailliage d’Alençon, ressortiroyent à l’auenir en nostre Cour de Parlement de Roüen, pour y estre iugées, decidées et determinées en dernier et souuerain ressort comme les autres causes et matières de nos sujets de nosttre pays de Normandie y ressortissent, et que toutes causes, instances, et procez pendans et indecis audit Eschiquier d’Alençon dessors suprimé y seroyent iugez et decidez : et par autres lettres patentes du mesme iour vintième Iuin mil cinq cens cinquante, auroit sentant que besoin esty euoqué toutes les causes, instances, et procez d’entre les sujets dudit Duché, pays et bailliage d’Alençon qui auroyent esté introduites par appel, ou autrement deuoluës en nostre Cour de Parlement de Paris, et ticelles leurs circonstances et de pendances renuoyées en nostre Cour de Parlement de Roüen pour y estre pareillement iugées et decidées en dernier et souuerain ressort. Ce que fait auoit esté jusques au mois d’Auril mil cinq cens soixante vnze, que feu nostre tres-honoré seigneur et frère le Roy Charles dernier decedé sque Dieu absolue y auoit entr’autres choses baillé en appanage et pairrie à feu nostre tres-cher et tres-amé frère François Duc d’Anjou ledit Duché d’Alençon : et depuis en sa faueur restably ladite iurisdiction d’Eschiquier. dont il auoit iouy insques au iour de son trespas que lesdits appanage et pairrie sont finis et extaints, et ledit Duché et bailliage d’Alençon retournez et reunis à nostredit pays de Normandie et à cette couronne comme ils estoyent auparauant ledit apanage baillé à nostredit feu frere le Duc d’Anjou de tout tems et autrement. Au moyen dequoy auons trouué estre vtile et necessaire pour le bien de iustice et soulagement de nos sujets reuoquer, etaindre et suprimer les iurisdictions tant dudit Eschiquier que conseil dudit Duché, pays et bailliage d’Alençon, et remettre les choses comme elles estoyent parauant ladite derniere crection et creation de l’establissement dudit Eschiquier.

SCAVOIR faisons qu’apres auoir ouy les remonstrances à nous sur ce faites par nos amez et feaux maistres Raoul Bretel et Nicolas Rassent conseillers, et Goorges de la Porte nostre procureur general en la Cour de Parlement de Roüen à cette fin par elle commis et deputez, en la presence de nos amez et feaux prelidens de nostre Cour de Parlement de Paris, et de nos aduocat et procureur general en icelle Cour par nous pour ce expressement mandez, NOVSauons par ce present nostre Edit perpetuel et irreuocable de nos certaine science, plaine puissance et autorité royal reuoqué, estaint et suprimé, reuoquons, estaignons et suprimons par ces presentes lesdites iurisdictions tant d’Eschiquier que Conseil desdas Duché, pays, et bailliage d’Alençon : ensemble toutes lettres, commissions et pouuoirs des presidens, conseillers et tous autres officiers d’iceux. En ce faisant auons dit, déclaré et ordonné, disons, declarons, et ordonnons, vonlons et nous plaist que les sujets dudit Duché, pays et bailliage d’Alençon, ensemble toutes et chacunes les causes, procez, differens et matieres ciuiles et criminelles meses et à mouuoir par deuant les iuges dudit Duché, pays et bailliage, auec les causes, instances et procez pendans et indecis audit Eschiquier d’Alençon, seront iugées, decidées et terminées en dernier et souuerain ressort en nostredite Cour de Parlement de Roüen, tout ainsi comme aparauant ladite dernière creation, erection, et restablissement fait au mois d’Auril mil cinq cens soixante et vnze dudit Eschiquier : ensemble toutes les causes, procez, et différens d’entre les suiets dudit Duché, pays et bailliage d’Alençon qui ont esté ou pourroyent estre introduites et par appel ou autrement deuoluës en nostre Cour de Parlement de Paris, lesqueiles nous auonséuoquées et éuoquons à nous et à nostre personne, et icelles leurs circontanges et dependances renuoyées et renuoyons en nostredite Cour de Parlement de Roüen : en ce non compris les cas des Edits de pacification, dont nous auons interdit et deffendu, interdisons et deffendons par ces presentes toute Cour, iurisdiction et connoisance à nostredite Cour de Parlement de Paris nonobstant nos lettres d’Edit du present mois sur ce faites auparauant auoir ouy lesdits deputez de nostre Parlement de Roüen, et publié tant en nostre Cour de Parlement de Paris qu’en nostre grand conseil contenant renuoy en nosdites Cours de Parlement de Paris et Roüen des causes qui auroyent accoustumé estre auparauant traittées, iugées, et decidées audit Eschiquier d’Alencon, et toutes autres lettres et déclarations obtenuës ou a obtenir à ce contraires : lesquelles nous auons pour ce regard reuoquées, cassées, et annullées, reuoquons, cassons et annullons par cesdites presentes. Car tel est nostre plaisir. Et à fin que ce soit chose ferme et stable à tousiours, nous auons fait mettre nostre séel à cesdites presentes, saufen autres choses nostre droit et l’autruy en toutes.

Donné à Paris au mois de Iuin l’an de grace mil cinq cens quatre vints quatre. Et de nostre regne l’vnzième. Signé, HENRY.

Et sur le reply,

Par le Roy estant en son Conseil, PINART.

Et à costé,

VISA
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Et séellées en lacs de soye rouge et verd du grand séel de cire verd.