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Omme l’air du pays est doux et agreable a chaque citoyen de la terre habitable, De mesmes sont les loix les statuts et les moeurs. Il ne se trouue point de peuple sisauuage Qui désire changer la Coustume et l’usage Ausquels il a formé ses prerieres humeurs. Iaçoit qu’en duuers lieux et en diuers affaires Les Coustumes souüent semblent estre contraires, Elles vont conspirant toutes au bien commun : ainsi les Candiots, les Spartains et les Perses, Les Locres et Romains par polices diuerses Rendoyent également le droit à un chacun. C’est en quoy nous voyons reluire la prudence De nos Legislateurs qui ont fait difference Des usages des lieux pour diuerses raisons : Car suyuant les Hebreux nos loix municipales. Par le droit general aduantagent les masles Pour conseruer le nomdes illustres maisons Et combien que iamais les fillesne succedent. Aux propres paternels que leurs freres possedent, Ny aux autres écheus des oncles et germains. Toutesfois on les peut reseruer apartage. Lors qu’elles n’ont regeu leur dot de mariage. Ainsi que l’obseruoyent les anciens Romains. Mais elles n’ont exclus tant seulement les filles. Du droit de succeder aux biens de leurs familles. Ains les masses puisnez, comme au pays. Cauchois : Selon les vieilles loix que nous ont enseignees De partager les chams par Tribus et lignées Les Spartes et Thebains et les peuples Locrois. Ce droit municipal de l’antique Neustrie. N’a pas son cours borné dedans cette patrie, Il va iusqu’aux Anglois les mers outre-passant : Car de saint Edoüard et du grand Duc Guillaune Ils receurent les loix, dont encor leur royaume Se maintient auiourd’huy en estat storissant, Il est vray que le tems pere de l’oubliance Auoit fort étoigné de nostre connoissance Les façons de parler des siecles anciens : Si bien qu’en les lisant on n’y pouuoit entendre Non plus qu’au vieil latin de la mère d’Euandre Dont les Volsques vsoient et les Auronciens, Enfin on a poly cette vieille rudesse D’unstile tout nouueau, non tiré de la Grece Comme ont fait les Romains leur police et leurs loix : La France ayant fourny d’assez ample matière Conferant des pays l’usance coustumière Auec le droit commun des Edits de nos Roys. Mais combien que ce droit orné d’un beaulangage Eust este reforme pour les moeurs de nostre ange, Encore y auoit-il beaucoup d’obscurité : De sorte qu’il estoit besoin d’un interprête Pour le sens ambigu qui comme on sphynx arreste Les esprits égarez loing de la vérité. Desia le Butelier d’une louable audace Auec son auiron auoit rompu la glace Et marqué le passage aux endroits plus vtils. Personne toute, fois n’alloit suiuant ses routes, Artendu qu’il n’auoit encor leué les doutes Qui pouuoient exercer les esprits plus subtils. BERAVLT, cher nourriçon de la déesse Astrée, Tu as en fin rendu la Coustume illustrée De tes doctes escrits son plus riche ornement : Ayant interpreté les lieux plus difficiles Par le texte des loix et des gloses subtiles Et les Arrests donnez en nostre Parlement. Sil est vray qu’autresfois le libertin d’Appie Pour auoir diuulgué au peurle la copie Des formules du droit, regeut de grands honneufss Tu meriterois bien plus grande recompense D’auoir de nostre droit publié la science Qui voudroit égaler le prix de tes labeurs. RAPHAEL qui du mont de Parnasse arecluses Dedans son PETI Tr V 21. Appollon et les Muses Apres l’auteur de l’oeuure a son los merité : Car en vain son esprit luy auroit donné l’estre Si l’art de l’Imprimeur ne le faisoit connoistre Pour le rendre immortel à la postérité. lac. Denyau ad, en P.