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ARTICLE CXXIII.

E Ntre les Seigneurs & leurs hommes, foy doit être gardée, & ne soit l’un faire force à l’autre.

Le Seigneur & son homme, c’est-à-dire son vassal, sont tellement liez les uns envers les autres par des devoirs mutuels & reciproques de bienveillance & de confiance, qu’ils doivent s’abstenir l’un envers l’autre de la moindre action qui ressente & qui approche de la mauvaise soy & de la violence, ils doivent se garder la foy l’un à l’autre, & ne se faire force & injure lun à l’autre ; il devroit même y avoir des manieres de civilité & d’honnêteté particulieres entr’eux, cependant c’est ce qui n’est pas assez observé, il semble même que la qualité de vassal mette un Seigneur en droit de regarder un vassal comme infiniment Son inferieur, & d’avoir une espèce de mépris pour lui, ce qui blesse les premieres notions des matieres feodales & les regles de la politesse ; ils devroient être toûjours prêts à se rendre service l’un à l’autre dans les occasions, & à ne pas manquer de foy l’un à l’autre, ou ne se faire injure ; c’est ce qui leur est défendu par cet Article directement ni indirectement, ouvertement ou clandestinement, par soi-même ou par autruy & personnes interposées.