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ARTICLE CCXLVIII.

E N succession de propre, tant qu’il y a mâles ou descendans des mâles, les femelles ou descendans des femelles, ne peuvent succeder soit en ligne directe on collaterale.

Quoique ce soit une disposition generale de notre Coûtume, que les femel. les ou descendans des femelles, ne sont point admises aux successions directes & collaterales, tant qu’il y a des mâles ou descendans des mâles, & même qu’en succession de propres tant nobles que roturiers, elles n’y ont rien tant qu’il y a des mâles ou descendans des mâles, bien entendu pourvû que les mâles ou de scendans des mâles soient capables & habiles à succeder, il y a néanmoins quelques exceptions pour les successions en ligne directe.

La première, est que les filles succedent à leurs pere & mere avec leurs freres, si elles ont été réservées par leurs pere & mére à leurs successions ; & dans ce cas elles ont part égale aux meubles & aux héritages situez en bourgages ; part 51. du Reglement de 1666.

La seconde, si les freres au lieu de donner la dot promise par les pere & mere à leurs filles, veulent admettre leurs soeurs au partage des successions des pere & mere, & que les soeurs le veulent & y consentent.

La troisième, si les freres sont refusans de marier leurs soeurs, & leur donner une dot proportionnée à leur mariage avenant, elles viendront à partage. des biens des pere & mere communs jusqu’à concurrence de leur mariage avenant.

La quatriême, si le Fise ou les Créanciers sont subrogez à apprehender la part & portion du frère, & de se mettre en son lieu & place dans la succession, les soeurs de ce frere viendront à partage avec le Fise ou les Creanciers.

Mais il est à remarquer que ces differentes exceptions n’ont point lieu & ne s’étendent point aux luecessions coilaterales, ausquelles les filles ou leurs descendans ne sont point admises, tant qu’il y a des mâles ou descendans des mû-les, pas même à y demander mariage avenant.

Il n’y a donc qu’à défaut de mâles ou de scendans de mâles, que les filles ou descendans des filles viennent aux successions.