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USAGES LOCAUX DE LA VICOMTÉ DE ROUEN.

a Normandie, dont Roüen est la Ville Capitale, fut réunie à la Couronne environ trois cens ans aprés qu’elle en avoit été détachée sur la fin du neuvième siecle.

Pendent ces trois siecles, elle avoir été gouvernée par seize Ducs, du fang de ces fameux Normands, qui forcerent Charles le simple à la leur céder.

Six de ces Ducs avoient été Rois d’Angleterre ; Iean fut le dernier des six.

Cette grande & riche Province retourna sous la domination de ses anciens Maîtres en 1223. ce fut du Regne de Philippe Auguste.

Entre les éloges que nos Rois ont donnez aux Peuples de Normandie, il y en a un magnifique dans une Charte de Louis X. Il dit que ce sont des Peuples naturellement pleins de vertu, de valeur, de génie, de fidelité, & d’une obéissance parfaite pour leurs Rois : Populos aurente naturâ viriutibus & indusiria pros-picimus, & fidelitatem ac sinceram & devot am ob. dientiam nobis & nostris pre iecessoribus Francorum Regibus satis ac fatis cognitam plutibus modis deprebende-vimus ; c’est dans la Charte du 15 Juillet 130s.

Roüen est l’une des plus grandes, des plus riches & des mieux peuplées du Royaume apres Paris ; elle est au bord de la Riviere de Seine, où la marée remonte si haut, que des vaisseaux de plus de deux cens tonneaux y peuvent abor-der & se ranger le long du grand Quai, ce qui la rend trés-marcnande.

Il y à Archevéché, Parlement, Chambre des Comptes & Cour des Aydes, mais ces deux dernieres Cours ont été réünies en une, sous la dénomination de Ghambre des Comptes, Aydes & Finances.

Le Parlement a fuccede à la Cour de l’Echiquier, établi par Philippe le Bel, en 1302 ; c’est Loüis XII. qui a rendu cette Cour sédentaire & perpétuelle en 1499. François premier lui donna le nom de Parlement en 1515.

Il y a sept Généralitez avec sept grands Bailliages ; sçavoir, Roüen, Gaux, Evreux, Caen, Cottentin, Alençon, & Andeiy, au lieu de celui de Gisors.

Au sujet des Privileges de la Viile de Roüen, il y a entre autres deux Chartes qui en renferment les prineipaux, l’une de 1106. de Henry Duc de Nor-mandie, qui porte confirmation des Privileges qui avoient été accordez pûr le Duc Guillaume son pere, à cette grande Ville ; l’autre du 31 May 1199. par dean, Roy d’Angleterre, Duc de Normandie ; ces deux Chartes se trouvent adans l’Histoire de la Maison d’Har court, par de la Roque.


ARTICLE PREMIER.

Les héritages assis es Parosses de Malaunay & saint Maurice, depuis la Fontaine de la Cressonniere venant jusqu’au Bourg de Malaunay, & depuis le Pont dudit lieu jusqu’au Maupas, qui fait la séparatioit du Houlme & Malaunay, sont partables également entre les freres, & le reste des héritages situez esdites Paroisses, tienuent nature de Caux.

Ces Paroisses sont du Baillage de Caux, & les héritages qui y sont situez se partagent également entre frères, sans droit d’ainesse ni préciput, contre la disposition generale de la Coûtume du pays de Caux.


ARTICLE II.

Les héritages assis en la Paroisse de Jumiéges sont partables entre freres également.

Jumieges, est un Bourg du pays de Caux, sur la rivière de Selne ; il y a une celebre Abbaye de l’Ordre de saint Benoist, fondée en 650. par saint Philbert, son premier Abbé, sous Clovis Il.

Sont partables également entre frères, sans que le frere ainé y ait droit d’ainesse ni préoiput, nonobstant que ces héritages soient en Caux,


ARTICLE III.

Les femmes ont moitiè en propriété aux acquisitions qui se font d’héritages franchement tenus en ladite Paroisse.

Les femmes mariées ont moitié en propriété dans ces conquêts, quoique non situez en Bourgage, contre la disposition de la Coûtume generale.