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De assise. xxii.

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1

⸿ Nos forbanisson de par le duc Pierres por la mort Thomas que il ocist. si que qui le trouera apres ceste assise rende le mort ou uif a la iustise. et se il ne le poet prendre si crit harou a haute uoiz apres lui.

Guillaume Busquet, advocat qui avoit esté bailli d’Eu, estoit prisonnier à Rouen, pour avoir raté plusieurs lectres et escriptures qui estoient faulses et dont il avoit eu prouffit et avoit remission, maiz elle contenoit qu’il enn’en avoit point eu de prouffit, par quoy elle estoit subreptice. Et pour ce que la remission faisant mencion qu’il avoit fait plusieurs faulses lectres, dont il n’avoit point eu de prouffit, il ne s’en aidoit pas quant à deux lectres, dont l’on disoit qu’il avoit confessé qu’il en avoit eu prouffit. Toutesfois, il ne le confessoit pas, maiz l’avoit confessé en jugement qu’il n’avoit point esté mis en gehaine ne traicté rigoureusement. Et si avoit confessé hors jugement sur les carreaulx ès prisons de Rouen, où l’on les maine pour questionner qu’il avoit fait les faulses lectres et qu’il en avoit eu prouffit et n’y avoit lors qu’il le confessa nulz tourmens fors certains agneaulx de fer qui y sont tousjours. Et quant on les veult mectre en gehaine on apporte les autres instrumens qui ont n y furent apportez. Fut actaint et admené en jugement et regnyoit qu’il eust oncques confessé presens quatre chevaliers qui estoient en jugement, passez saons saon, il en fut mis en fait et puis voullu mectre saon sur les tesmoingz et voulloit estre receu à le prouver et à en differer. Dit fut par les chevaliers qu’il n’y seroit point receu. Maiz, seroit sceu par le serment des tesmoingz, etc, et aprez disdrent que la prouve estoit bien faicte et ne furent oncques les tesmoingz ouyes en hault ne n’en demanda on point aux advocas, maiz, aprez ce, le juge dist que les chevaliers avoient ouy les tesmoingz et tenoient la prouve à bien faicte et povoir fut lors dit aux advocas qu’ilz jugassent sa pugnicion. Lesquelz le jugent à avoir le poing couppé et estre pendu. Et les faulses lectres dictes nulles et restitution estoit faicte aux parties sur ses biens meubles et heritages et, ainsi, fut condempné.


2

⸿ Celui qui s en fuit a l iglyse ou a seint lieu. il ipoet demorer viii iors et au noeme ior l en li doit demander se il se uelt rendre a la iustise laie ou se il se uelt tenir a l iglise.

Arrest de Parlement, Sancere, clert, est prins par la justice laye et emprisonné pour cas criminel et par icelle justice laye est rendu à l’eglise et le juge de l’eglise le delivre par amende pectuniaire et depuis icellui clert est reprins de rechief par la justice laye pour autre cas criminel et la justice de l’eglise le requiert à l’autre, il ne sera pas rendu, maiz sera pugny par la justice laye comme lay, ad ce propos peult estre ledit clert dit et repputé comme publicque, malfaicteur et par traict de temps et, ainsi, est il pavé de privilege de clerical. Et, mesmement, que l’inconvenient et le rencheement du mal est par le fait du juge ecclesiasticque qui ne fist pas son deu de la pugnicion du premier crisme, ains par convoitise le mua en pectune.

Autre arrest de Parlement, s’il est congnu que aucun estant prez de l’eglise face malleffice criminel, prez de l’eglise en esperance de recouvrer franchise en ladite eglise où se partoit de l’eglise pour faire ung meffaict criminel et y retournast, pour estre en franchisse, l’eglise ne le seuffrirat point et seroit sensée et repputée comme polluée, quant à icellui malfaicteur et que sacrilege eu prejudice de lui seroit prins ledit malffaicteur en ladite eglise, comme en fief lay.


3

⸿ Leduc de Normendie aura i an et i ior les terres as dampnez et les iessues. et apres eles doiuent estre rendues a celui a qui il auoit fet hommage et de qui iltenoit nu a nu.

Le duc jouit un an des terres des condamnés, puis après sont rendus à ceux à qui apartient la confiscation.


4

⸿ Les esfanz a cels qui sunt dampnez ne poent en nule maniere auoir lor heritage. mes se il en auoient aucune chose auant que celui feist le fet de quoi il est dampne celui ne perdroient il pas.

En l’Eschiquier de Normandie, tenu à Rouen, au terme Saint Michel mil III C LII, entre Hamonne de Tournedos d’une part et Robert Fourneaulx, escuyer, d’autre, aprez veue faicte et tenue pour faicte par entre eulx, sur ce que ledit Hamonne dist vers ledit de Fourneaulx

ma mere, que Dieu pardoint, fut en possession et saisine de certains heritages veuz et monstrez, à lui appartenant en proprieté et qui en mourut possesseur de laquelle suctession ilz me vindrent et escheurent, et pour ce que vous me les empeschaste je cryoy heritier sur biens. Sy dy et conclu contre vous ce congnu à bonne cause
, feys ledit heritier nyé et nye, à quoi ledit Fourneaulx respondi et dist
il est vray que lesditz heritages appartiendroient à vostre mere et en mouru vestue et saisie garder de son heritage
. Maiz je dy, pourtant,
que vous n’e u stes pas cause de cryé heritier, maiz eu cause d’y mectre empeschement et me appartiennent iceulx heritages. Car je dy que, par coustume, nul herhoir engendré de chair à dampné ne peult avoir succession
, etc. Or, dy je que
vostre pere fut dampné et pendu pour ses desmences. Et, par consequent, mon fait congnu n’y povez suceder, maiz me appartiennent iceulx heritages comme prouchain hoir de vostre mere
, si conclu, etc. Et ledit Hamonne dist
se mon pere fut pendu ou nom je n’y veuit entendre pour ce que suppose tout au large qu’il fust dampné. Sy ne doy je pas pourtant estre privé dudit heritage, puis qu’il ne vient du costé de la ligné de mon pere. Or est il, ainsy, que l’eritage vient du costé de ligné de ma mere et de sa succession quare, etc"
. Lesdites parties se misdrent, sur ce, en jugement qui fu jugié en bailliage pour ledit Hamonne et contre ledit Fourneaulx et conservié en cest Eschiquier. Et pour ce que le cas povoit souvent advenir à la requeste des jugeurs et, pour le commun prouffit, fut mis en confermé, affin d’estre rendu par arrest et fut confermé et jugé par arrest.


5

⸿ Nul du lignage a celui qui est dampne n aura rien en son fieu.

Ceste coustume est abrogée par arrest de la court du 26 me de aoust 1558, donné les chambres assemblés : L’arrest intervenu sur la reformation de laceste coustume pour ce faict de la succession des enfans yssus de sang damné est guardé.


6

⸿ Les mesons as forbaniz et as foriurez et as damp nez doiuent estre arses en tesmoing de lor dampnement si que la remembrance de lor felonnie soit a cels qui seront apres essample et peour.

Nota cest arrest sur le paraffe parlant des conquestz, les gens tenans l’Eschiquier de Normandie au terme St Michel mil III C XLVILXVI. À tous ceulx qui ces presentes lectres verront, salut. Savoir faisons que, aprez ce que Guillaume Postel d’une part et Jehan Postel, soubzsignés ou son conduit,etc , d’autre part, se seroient fait arrester en jugement, venu par gaigement d’assise en Eschiquier, ledit gaigement mis de la partie dudit Postel et ledit jugement assis sur ce que ledit Postel avoit maintenu et maintenoit que les heritages escheuz de la mort et succession de deffunt Robert Perel, lesquelz icellui Perel avoit acquis sa vie durant, lui appartenant et devoyent appartenir pour ce qu’il estoit filz de la seur dudit Robert. Et ledit soubzsigné avoit dit et maintenu lesditz heritages lui appartenir povoir que son besael avoit esté frere dudit Robert qui avoit acquis lesditz heritages et qui estoient descendus du masle, qui estoit plus digne que le lignage de la fumelle, lequel jugement fut leu et dilligamment entendu. Et en la parfin fut jugié par arrest que lesditz heritages devoient appartenir audit Postel, comme le plus prouchain de lignage dudit conquerent, contenant qu’il feust yssu de la fumelle.