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Ladite Coustume.

L E premier iurera en ceste forme, Ce oyez, Sire Bailly, que ie vous diray vérité de ceste querelle, ne pour rien ne le laisseray : ainsi m’aid Dieu et ses Saincts. Et les autres iureront tout ainsi. Puis le serment aucun ne doit parler aux iureurs priuément, ny en publie, fors le Bailly qui leur comandera dire voir en ceste forme, Recognoissez-vous par la foy et par la creace que vous auez en nostre Seigneur lesus Christ, que vous receustes en Baptesme, et sur le serment que vous auez cy fait deuant nous : si que se vous en mentez de rien, ou celez la verité, les amas de vous soient pardurablement damnees au puits d’enfer, et les corps en voisent à honte et à douleur sur terre : recognoissez vous se T. eust au derrain Aoust la saisine de celle terre qu’il vous a monstree, etc. Lors voisent les iureurs à conseil : et soient gardez par loyal garde, que leur vérité ne soit corrompué par mauuais admonestemens. Quand ils seront conseillez, ils doiuent reuenir deuant le BaillyaEt s’ils sont tous à vn accord, la response doit estre faite par vn d’eux. Et sils sont à descord, l’en doit ouyr de chacun la response.

Ladite forme de serment n’est plus gardee. Mais est accoustumé que le Iuge fait leuer la main aux tesmoins, et les fait iurer au nom de Dieu, et promettre qu’ils diront vérité de ce qu’ils sçauront sur les poincts et articles sur lesquels ils seront examinez. Laquelle céremonie de leuer la main au ciel, est tireé de la saincte Escriture. Deut. 32. Leuabo ad calum manum meam, et dicam, Viuo ego in xternum, etc.1


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ADDITIO.

Encores que ceste forme ne soit à present exactement gardee, si est-ce que la memoire n’en doit estre abolie : car on voit en cela comme nos maieurs estoyent fort religieux : admonnestans par telles adiurations du peril eminent qui prouient du pariure, rupture et violation de la foy, etque sur ce poinct de prestation de serment le Iuge ne sçauroit trop demeurer pour aduertir celuy audit serment, qu’il ait à bien diligemment regarder à sa conscience, et sincerement dire la vérité : ne pouuant par quelque couleur que ce soit, fuyr et euiter la main et toute puissace de celuy qui est la verité mesme. Lors peut estre que le iurateur touché des sainctes remonstraces du Iuge, descendra plus profondement en soy-mesme, et déclarera la purité du fait, mise sous le pied toute faueur. Voila vn grad profit d’vne telle solennité de serment, pour la reuerence duquel ceste non iamais assez louce antiquité, representoit le sainct Euangile qu’il falloit vrayement et corporellement toucher : et obseruoit autres solennitez declarees par la glo, super vers quod iuramentum. 125. quest.. c. 1. et int. et si Christus. dejureiurand in antio. Et combien que i’aye cy dessus parlé et fait mention assez ample de plusieurs formes, especes, et cérémonies de serment, ne sera toutesfois hors propos. Quod iusiurandumovt nonminus sancte, quam rleganter ait, et bis repetitCicer . lib. 3. offit. et de amicit., est assirmatio religiosa. Quod autem affirmasè. quasi Deo teste promiseris, id tenendum est. Haec illeCicero . Qun quid Christiano homine dignius dici potuitinonhine longe abest quoaPlutarch , in apophth. De Fiamine diali memorat. Cur linquity Flamini diali non licet iurarti An quia tormentum liberorum hominumest iusiurandum.