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Ladite Coustume.
4Vl de ceux que nous auons nommez ne doit estre osté de iugement, se N Ila querelle n est siène propre, ou qu’il y ait part, ou s’il ne l’a meneeen Cour, ou s’il n’en a esté attourné, ou s’il n’en a donné conseil, ou portétesmoin en Cour.
Le Iusticier doit dire1 aux Iugeurs en audience les choses de quoy iugement doit estre fait, par icelles mesmes paroles que les parties ont proposees et responduës, sans rien mettre, ni oster, ne changer, parquoy le iugement puisse estre mué.
S’aucun des Iugeurs dit que le Iuge n’a pas à droict la chose recordee, les paroles doyuent estre retractees par le record de la Cour. Se les Iugeurs ont esté diligens à ouyr et entendre la cause, et ils ont diligentement les paroles entenduës, de quoy le iugement doit estre fait, il n’est pas mestier qu’elles leur soyent recordees : ains en doyuent tantost faire le iugement. Mais le Bailly leur doit auant enioindre sur la foy et sur le serment2 qu’ils ont au Duc, qu’ils facent loyal iugement de ce qu’ils ont ouy, selon leur intention, et selon la coustume du pays.
Ce qui sera iugé par accord3, soit tenu. Et s’ils sont à descord à faire iugement, ce que la greigneure partie, et la plus sage dira, soit tenu. Et se les plus sages et greigneurs sont en moindre nombre que les autres, le iugement doit estre delayé iusques aux assises, afin qu’il puisse estre déclaré par la sentence de plusieurs. Mais les cas doyuent estre exceptez, en quoy la demeure peut engendror peril.
Aucun ne doit rien dire en iugement contre la pureté de sa conscience, ne flechir en droict par amour, par faueur, ne par hayne, qu’il ne die ce à quoy son intention s’accordera, et qu’il ne soit tenu pour mauuais et pour mal renommé.
Se le Iusticier apperçoit que les Iugeurs desuoyent par ignorace, ou par malice, iaçoit ce que tous en vn se cosentent, il le doit delayer iusques aux autres assises, esquelles il se doit tenir au conseil de la greigneure et plus sage partie.
Et iaçoit que le iugement à ceux qui sont souspeconnez par amour, par faueur, ou par hayne, soit ouy, non pourtant il ne doit pas estre receu pour de souspeçon.
Quand le Iuge veut delayer le iugement en quoy tous ceux qui sont en la Cour, s’accordent, il doit montrer raison pourquoy leur sentence doit estre cassee.
Le Iusticier doit dire.
Cecy sentend des matieres qui se iugent sur le champ, parties ouyes en plaiderie verbal, esquelles le Iuge en fait, ou fait faire recit par un des Aduocats assitans. Mais aux procez par escrit il est suiet en faire distribution aux Adudcats, pour en faire leur rapport, comme il a esté dit cy dessus au titre penultieme Et est defendu aux Iuges par arrest de la Cour, faire rapport des procez qui doyuent estre par eux iugez sur le champ. Bien peuuent les Lieutenans faire lesdits rapports par deuant les Iuges en chef : et les Lieutenans particuliers par deuant les Lieutenans generaux.
Et sur le serment.
Ce serment n’a plus accoustumé d’etre fait : et suffit du serment qu’ils font à leur reception : lequel ils doyuent renouueler deux fois l’an, c’est à sçauoir aux prochaines assises d’apres Pasques, et d’apres la mession. comme il fut enioint par la Cour aux Iuges et Officiers comparans aux iours ordinaires du bailliage de Caux l’an 1548. de le faire ainsi obseruer et garder
Ce qui sera iugé par accord.
La glose escrite sur ce texte, dit que le Iuge peut bien faire de soy le iugement, sans demander opinion aux assistans. Mais s’il entre à demander opinion, qu’il est suiet de suyure la manière icy déclaree par la Coustume. Laquelle glose dit vray quand il n’est question que des appointemens qui se donnent pour l’expedition et instruction des procez. Mais il ne doit donner iugement ousentence diffinitiue, ou interlocutoire qui soit d’importance, sans demander opinion aux assistans. Et s’il le fait, et il iuge mal, il fait la cause sienne, et peut estre prins à partienne plus ne moins que s’il entre à demander opinion aux assistans, et il iuge au contraire. Qui plus est on allégue vn arrest fameux donné contre M. Bauent en son temps Lieutenant general du Bailly de Caux : par lequel arrest la sentence dudit Bauent fut confermee, et neantmoins il fut mis en amende pour auoir icelle donnee contre l’opinion des assistans. Bien peut le Iuge icomme il est icy dit ; differer le iugement pour auoir plus ample aduis, s’il voit que la greigneure partie Icomme il aduient souuent, passe la meilleure : et mesmes s’il voit que toute l’assistence erre. Mais en fin faut suyuir la plus grande partie, comme celle qui est estimée la meilleure.
ADDITIO.
Ce lieu requeroit bien siarresterà deduire quelque chose, De l’office et dignité de l’Aduocat : pour entendre, selon le present suiet, comme le Iuge se doit gouuerner en l’exception et recueil des voix et opinions des Aduocats. Quant à la dignité : Proiritum est in lure, officium Aduocati et patroni causarum Lvirumque enim est sononymum ) nedum laudabile esse, et vitae hominum maximè netessarium, sed et nobilissimum. Quo mirum sit virum alioquin eruditisiimum, et in omni disciplinarum genere exercitaiisiimum seripium reliquisse, Quod Aduotati et paironi, qui in fastigio dignitatum collocati semel suissent, ab huiusmodi officio sese fponte abditabant, tanquam dignitati suae tenebras quasdam offundenti. Inhuius rei exemplum adducit Hortensium illum omnium quotquot fuere Pratorum Cicerone demptojeloquentisimum, qui post suum consulaium summum il. lud suum studium agendarum causarum remisit. Ad hoc, Ciceronis testimonio vtitur. Sed mihi licet ex eodem corio Iut est in prouerbioy lora sumere. Illo enim eodem in loco lin Bruto scilicet. M. Tullius meminit, quod designaius adilis, venit in tertamen in siciliensi patrocinio, cum designaio consule Hortensio. Hit enim iam Consul, suo pairocinio verris partes tutatus est. Cum porro Tullius ad consulatus faitigium ascendiffet, causarumque actiones nihilominus remisisset, reuocare se ad induëtriam cepit Hortensius, ne quum pares essent, aliqua re superiores viderentur. Sit duodecim post consulatum Ciceronis annos, coniunctisimè in causis agendis versati sunt. HetCicero . Vnde animaduerio, illum Hortensium, etiam consulem et consulatem quindecim plus minus annos et ad vitae periodum vsque, causas egisse. Sed tquod nobis plurimùm confertieùm illi duo, eloquentiae et Oratorum flumina, per adeptionem consulatus, hor ipso aequales honore essent : Hortensius tamen, remisso causarum patrotinio se Tullio longé inferiorem iuditabar. c7 ne hac re ab illo superaretur, ad patrocinandi studium ne quid suae aignitati decresceret sese reuocauit, vt hinc elariseime pateat Aduocati dignitatem, multùm splendoris afferre consulatui.
net autem dignitas multis ex causis comparatur : potisimùm vero si futurus Aduocatus, ab ipsis erepundiis, ad atatis maturitaiem vsque, ita fucrit edoctus et inititutus ve gradatim omnium artium, quas liberales vocant, ornamentis, et dotibus, tanquam Pericles alter, impleatur. Cui quidem Pericli ex Cenonis summi Philosophi instituio, prater orationis sublimitatem, contieit in vultu grauitas, n incessu lenitas, in cultu et vestitumundicits : tateraque id genus, quibus mirificam sui apud omnes admirationem excitauit.
Ii sententiis ditendis, quis ordo seruandus sit, non absurdum erit, paucis disserere. In primis he sint circunspecti iudicis partes, vt Aduocatos benignè excipiat, et audiat. nec molestè ferat si nouitius, et neotericus Just inianistan ingeni oententandi, aui memoria exercendae gratia, plura legum capita, plura glossemata, pluresque Doctorum opiniones et responsa, in medium afferat, aut si Aduocatus in percipendo litis siatualiquantulum juerit tardior aui eius opinio minus rei consona placeat et arrideat : ne si morosior in increpationibus, et in interpellationibus, ineptis fortasse, trebrior, et aterbior fuerit ludex statim de gradu deiitiat, et deierreat generosum illum tyronem, quam potius liberali vultu, et blandiori appellatione, animandùm, et amplexandum esse oporiuit. Et vt dicam quod sentio, nimis auditorum ingratum auribus, nimis dolendum, c Reip. damnosum erit si, ve Plins temporibus contigit, videant turiam trepiaam, et clingué, tùm ditere quod velles periculosum, quod nolles miserum esset. Curiam elinguem, id est, ve vult doctisimus interpres Catanaus, Senatores mutos, quod Plinius alibi lquum de Domitiani barbaro et tyrannico more tradityfusius complectitur. At quis, inquit, antea loqui, quis in senatu hiscere audebat, prater miseros illos, qui primi interrogabantur : caeteri quidem defixi, et ationiti, ipsam il am mutam at se dentariam assentiendi ne tefitatem, quo cum dolore animi, quo cum totius corporis horrore, perpetiebantur à vnus solusque censebat, quod sequerentur omnes, omnes improbarent, in primis inse qui censuerat. Qua de re ludex, et qui tognitioni praest, summopere niti et efficere debet : ut liberrima tuique ditendi sententia relinquatur.
Quo tandem ordine sententiae sint ditendae semper fuit variatum vetustisimis reip. Ro. temporibus, qui a tensoribus Princeps in senatu lectus fuerat primus sententiam rogabatur. Deinde mos hit obtinuit, vt quem ordinem rogandi sententias, Consul talendis lanuariis toepisset, toto anno seruare necesium haberet. Nonnunquam viri egregis, consulares, et honoribus amplissimis perfuncti hant dignilatem, hoc est principem locum, ve Cicero de se irso testaiur, in sententus dicendis merebantur nisi lege municipali in albo descripti fuissent, destriptionis enim ordo seruabatur quod si lex tessaret, iunt dignitates erant spectandae, vt seribantur eo ordine, quo quisque eorum max imo honore, inj manitipio functus est, antiquissimus quisque prior, deinde qui secundo past Lonore in rep-suncti suni, et prout quisque in ordinem Anit. Aliquando voro nullo atatis, aut dignitatis ordine seruato, Consules, netesitudine aliqua sibi toniunctos, et quem iis visum suisset, honoris ergo, extra ordinem primum rogabant : vr in Pomptio alC. Cesare sotero factum legimus. Si quando plutes in eadem causa adhiberentur paironi vii quenque eorum minimum putabant issenta ille primo loto ditebat quod Ciceroni nunquam platuit, vult enim vt auditorum expectationi quam celerrime suteurratur, ve in oratione sirmisimum, sit primum : Sit et in Gratore, optimus quisque primus agere et ditere incipiat. Huincque ordinem in nostris consultationibus seruamus. Sed melius, meoiudicio Speculator, qui peritiores et ant quiores postremo in loco ditere, probauit : Melius, inquit, defendent proposita, et plenius respondebunt obiectis. Et hoc quoque patroni Senatus Parisiensis in suis aduocationilus imitantur, vt testis est locupletisiimus D. Tiraquel in prafatio. lib.