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De la diuision generale des crimes, et des matieres criminelles. Chap. I.

La Coustume au chapitre De tort fait.

Ort fait1 est outrage qui est fait à aucun, de quoy tous contens Enaissent, ainsi comme les ruisseaux de la fontaine. Tout contens y est engédré de tort qui est fait à la personne d’aucun, ou à sa possesion. Et pource dit on que les vns des contens sont personnels et les autres de possession.


Aux chapitres De querelles, et De Haro.

O Verelle personnel2 est contens demené entre celuy qui se plaint et celuy de qui il se plaint, pour tort qui a esté fait à la personne d’aucun. De ces querelles les vnes sont de faict, et les autres de dict. Querelle personnel qui de scend de faict, est force qui a esté faite à aucun, si comme. de bateures, playes ou telles choses.

Des ces querelles l’vne est simple, et l’autre criminelle. La simple est cellet qui doit estre terminee par simple loy 3 : etest appelee querelle simple, pour ce que ceux qui meffont, en sont chastiez simplement4, ainsi comme l’enfant, de la verge. La criminelle est celle qui est terminee par loy apparissant : et est appelee criminelle, pource qu’elle naist de tel crime, de quoy l’homme doit et peut perdre vie, ou membre : comme querelle de meurdre et d’homicide5 , de mehaing 7, de treues enfraintes, de despucellement de femmes à force, de roberie, d’assaut de charrué, d’assaut de maison, ou en la possession de cil qui fut assailly, et de trahison.


Au chapitre De querelles qui naissent de mesdict.

L Es querelles qui naissent de dict, sont celles qui naissent de ledenges eque les vns dient aux autres : dont les vnes sont criminelles, et les autres simples.


Au chapitre De tort fait.

C Ontens de possession9 est double. Car il est engendré de possession qui est mouuable, ou de possession qui n’est point mouuable.


Au chapitre De force.

P Ource qu’il appartient au Duc qu’il gouuerne en paix le peuple qui est sous luy, il est tenu à chastier ceux qui a force brisent la paix. Et pource doit l’en sçauoir ques’aucun met vn autre hors de la possession de son fief an force, il appartient à la Iustice à enquerir de ce dedans l’an que la forcea este faite. Et doit faire rendre la possession à celuy qui en a esté despouillé.


Auant que venir à parler des crimes en particulier, nous traiterons de la distribution des offices, et iurisdiction sur le faict des crimes.



1

Tort fait.

Latine iniuria. Generaliter enim Iniuria dicitur omne quod non Iure fit Et committitur non solum verbis aut conuicio, sed etiam facto.


2

Querelle personnel.

Ces querelles ne sont pas mal appelees personnelles. Car mesmes en droict les actions qui descendent de malefice, sont appellées personnelles. Sedes appellatio latius patet. Car elle s’estend aussi bien aux actions qui descendent des contracts, que la Coustume appelle querelles de conuenant, et les met au rang des actions qui appartiennent aux choses.


3

Par simple loy.

C’est à dire par tesmoignage de certain, ou par desrene. Et la criminelle se terminoit par loy apparissant, c’est à dire par bataille, dont sera parlé cy apres.


4

Chatiez simplement.

C’est a sçauoir d’amende pecuniaire enuers le Roy, et enuers la partie, comme il sera dit cy apres.


5

De meurdre et d’homicide.

Aucuns font différence entre meurdre et homicide, disans que meurdre ou meurtre se fait scientement ou volontairement, et de propos deliberé : et homicide combien que ce soit terme general, est entendu de celuy qui aduient in rixa, et qui est commis de chaude cole.5


5

ADDITIO.

Ce terme pourroit sembler assez impropre, n’estoit qu’il rapporte à ce mot Grec, XoXi, quod posiium sine adiuncto. flauam bilem per antonomasiam significat, et proira accipitur, parquoy il doit estre escrit par ch. qui respond au X Grec, et auec l simple, iellement que par chaude cholere vaut autant que par grande et feruente cholere.


7

De mehaing.

Mehaing est perdition de membre.7


7

ADDITIO.

Il est ordinairement prins pour toute blessure et coup donné à sang et playe : et est langage peculier à ce pays de Normandie.


9

Contens depossestion.

Combien que la Coustume en la diuision susdite ait mis ce dernier membre pour le regard des matieres ciuiles, toutesfois nous l’auons comprins sous les matieres criminelles, pource qu’il s’y peut bien entendre et approorier, comme quand il est question de furto, aut vi bonorum raptorum, et inuasionibus que circa res soli fiunt. Nous adiousterons icy la diuision des crimes et des actions criminelles selon le droict escrit. Sunt igitur alia crimina publica, alia priuata, et patet per diuersos titulos, De publicis iudiciis, et De priuatis delictis. ff. Publica vero ea sola sunt que lege aliqua publica esse dicuntur. ideo sic dicta, quasi populica, quod in hs vnicuique de populo accusare permittebatur : quoniam maxime ad vtilitatem publicam spectare videbatur, ne hat maleficia remaneret impunita. Dum autem dicitur publica iudicia ea esse que lege aliqua publica esse dicuntur, intelligendum est hic legem proprit et stricte accipi, quam Po. Ro senatorio magistratu, veluti consule interrogante constituebat, non pro capire cuiuscunque tituli, ot passim accipimus, iuris scripti testimonia citando. Et ideo hac ratione jacile dignoscuntur publica iudicia, quod nomen legis, qua pena crimini constituta est, onicuiquetitulo praponitur, veluti, Ad legem Iuliam Maiestatis, Ad legem Juliam de adulteriis, Ad legem Popeiam de Parricidiis. etc. Publicorum autem iudiciorum quedam capitalia sunt, que capitalem penam ingerunt. Capitalium autem penarum isti gradus sunt, ultimum supplicium, quod solam mortem interpret amur, et sic caput, id est vitam hominis adimit. Aut caput libertatis, veluti cum quis seruus pena efficitur, vt quia in metallum, aut in opus metalli damnatur. Aut ciuitatem adimit tantùm, ut dstaque et ignis interdictio : in cuius locum deportatio, id est perpetuumexilium successit. Catera non sunt capitaiia, ex quibus relegatio pena pecuniaria, aut in corpus aliqua coercio infiigitur. Pruara crimina iila sint, quorum executio, id est accusatio vel denunciatio pertinet tantùm ad illos qubus inferuntur, vt furta, damna illata, et iniuriae. Sunt et extraordinaria crimina, in quibus pena extraordinaria imponitur, scilicet que à iure non estconstituta sed iudez ex bono et aequo arbitratur quid facto opus sit, vsque ad ponam capitis.9


9

ADDITIO.

Que delicta publita, que priuata, que item ordinaria, et extraordinaria, verè dicantur nemosni fallorl diligennus ex iuris fontibus excusit, quam Ioan. Gillotus in sua Isagoge, et licet in plurimis à communi Doctorum caltuloretedat, non tamen id ratione, et legibus destitutus, tentauit. Sed Franciscus ille Balduinus sua laude non caret. quis enim illum pro meritis, satis vnquam opposit : laudare poterits Hodie, nquit, apud Gallos sublata est hac liberiae wtusationum. Solus enim Regius Procurator crimen prosequi potest, si non de re familiari agaiur, sed publica vindi stasituti et apud Teneros ad Aduocatorium magistratum id pertinet. Et iudicat Contarenuis qui res Venetorum descripsirvhoc rectius statutum esse ad retinendam ciuium concordiam. Nam Cait ; nullus priuatus tuus potest accusaloris personam sibi sumere, absque maxima inuidia, et odio eius, tui diem dixerit. ex qua re fatile seditiones oriunturuiter ciues. Quod incommodum praciarè vitatum est, vniuerso hoc accusandi munere demandato publita alicis. personae nec tamen interim resp. destituitur Iuditibus, qui de ferant crimina, etiam si alij sint vindices. RatBaldui .