Si vous souhaitez signaler des coquilles dans ce passage, vous pouvez écrire à Morgane Pica (ingénieure d'étude du projet), en précisant l'URL et le titre du passage.


Des pronostiqueurs, cs diuinateurs, es oAegyptiens. Chap. X.

Charles ix-tenant ses Estats à Orléans 1560.

P Ource qu’aucuns qui se messent de pronostiquer les choses à Evenir, publient leurs Almanachs et pronostications passans les termes d’Astrologie, contre l’expres comandement de Dieu : chose qui ne doit estre tolèrce par Princes Chrestiens, Nous defendonsà tous Imprimeurs et Libraires, à peine de prison et d’amende arbitraire, d’imprimer ou exposer en vente aucuns Almanachs et pronostications, que premierement n’ayent esté visitez par l’Archeuesque, ou Euesque, ou ceux qu’ils commettront. Et contre celuy qui aura faict et composé lesdits Almanachs sera procede par nos Iuges extraordinairement, et par punition exemplaire.

Tels pronostiqueurs qui par l’Astrologie iudiciaire se messent de prendire les choses avenir reseruées à la cognoissance du seul Dieu, sont du nombre des mathematicies contre lesquels ont esté faites les constitutions de l’Empereur Constantin le gradau Tit. De malefi et mathemat. c. Contre la vanité desquels escrit S. Augustin au liure v. De la cité de Dieu. Il y a aussi ordennance du Roy Charles viij. faite en l’an 1490. contre les enchanteurs, deuins, inuocateurs des diables, et necromanciens : conforme au commandement de Dieu, escrit Leuit. 10 et 20. Deutero. 18. Non inueniatur qui ariolos sciscitetur, et obseruet somnia, atque auguria nec sit maleficus, nec incantator, neque qui pithones consulat, nec diuinos, et querat à mortuis veritatem. Omnia enim hac abominatur Dominus.


Charles ix-tenant ses Estats à Orléans 1560.

E Nioignons à nos Baillis et Seneschaux, ou leurs Lieutenans, et autres nos cofficiers chacun en son district, faire commandement à tous ceux qui s’appelent Bohemiens, ou Aegyptiens, leurs femmes, enfans et autres de leur suitte, de vuider dedans deux mois nos Royaume et pays de nostre obeissance, à peine des galeres, etde punition corporelle. Et s’ils sont trouuez ou retournent apres lesdits deux mois, nos Iuges feront sur l’heure, sans autre forme de procez, raser aux hommes leurs barbes et cheueux, et aux femmes et enfans leurs cheueux, et apres deliureront les hommes à vn Capitaine de nos galeres, pour nous y seruir l’espace de trois ans.

Ce sont gens errans et vagabons, ramassez de toutes nations qui se disent Aegyptiés ou Bohemiens, et que ceste penitence a esté eniointe à leurs predecesseurs et à leur posterité, pour s’estre reuoltez de la foy Chrestienne, de peregriner ainsi comme ils font, et passer d’un pays en autre. Gens larrons, se messsans de deuiner, et principalement leurs femmes, abusans les simples gens en leur disant leur bonne auenture par la chiromancie, et inspection de leurs mains.